Les fillettes africaines reçoivent souvent leur première poupée de leur père ou de leur mère, mais il arrive aussi qu'elles la fabriquent elles-mêmes. Les matériaux sont simples et immédiatement disponibles: une tige de bananier, un épi de maïs, un fruit, un ou deux bâtonnets, un os d'animal, un peu de terre glaise, qu'on fera cuire, une fois modelée, dans le four de cuisine maternel. Les détails anatomiques sont réalisés à l'aide de matières malléables - cire d'abeille, résine, goudron, argile -, et des chiffons habillent la figurine.

La poupée est d'emblée adoptée et traitée par la fillette comme un enfant, comme son enfant: imitant les gestes observés à la maison, la jeune fille l'habille, fait sa toilette, la nourrit, la promène, la couche et l'endort en lui chantant une berceuse. Toute poupée, même enfantine, est aussi une promesse de naissance: aux fillettes mossi du Burkina Faso, la coutume veut ainsi que l'on fasse un petit cadeau lorsqu'elles présentent leur poupée en disant: "Que Dieu te donne un enfant!"

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